Sécurité : la Région souhaite expérimenter la vidéoprotection intelligente

Le 21/03/2024

Auvergne-Rhône-Alpes

La Région souhaite expérimenter de nouvelles technologies de vidéoprotection intelligente dans les transports et les lycées régionaux.

Dès 2016, le président de la Région Laurent Wauquiez a mis en place une politique de sécurité volontariste et pragmatique, afin de mieux protéger les personnes et les biens sur le territoire d’Auvergne-Rhône-Alpes. Cette ambition a été renforcée par l’adoption en 2021 du Plan régional de sécurité, déclinant cette priorité dans l’ensemble des champs de compétence régionaux : transports, lycées, aide aux communes, action sociale…

La Région utilise ainsi tous les leviers lui permettant d’agir concrètement pour protéger les habitants et améliorer leurs conditions de sécurité, en mobilisant 300 M€ sur la durée du mandat. Cette action se déploie d’autant plus fortement dans deux grands domaines accueillant du public nombreux : les transports régionaux et les établissements d’enseignement. Dans ces deux domaines, les élus régionaux réunis en assemblée plénière les 21 et 22 mars ont adopté le souhait de lancer une expérimentation de vidéoprotection intelligente.

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© Région-Auvergne-Rhône-Alpes

De nouveaux outils pour détecter les comportements suspects

L‘attentat commis au sein d’un lycée d’Arras, le 13 octobre 2023, a confirmé la nécessité de renforcer la sécurité des lycées. Plusieurs Régions ont ainsi sollicité le Gouvernement pour que des nouvelles technologies de vidéoprotection puissent être mobilisées pour protéger les lycéens, les personnels et les usagers. Le développement très fort de l’intelligence artificielle offre de nouvelles perspectives dans le traitement de la vidéo, pour améliorer la gestion des flux et des événements et mieux protéger les personnes comme les biens.

La vidéoprotection intelligente combine la vidéoprotection et l’intelligence artificielle, afin de détecter et d’analyser des comportements suspects ou des anomalies dans des images vidéo. À noter qu’il est aujourd’hui possible d’utiliser la vidéoprotection intelligente sans mettre en œuvre de reconnaissance faciale, ni d’identification de données biométriques.

  • Surveiller des personnes ou des objets ;
  • Détecter des intrusions ;
  • Identifier des colis suspects ;
  • Surveiller des zones sensibles.

En détectant des événements prédéterminés en temps réel et en générant des alertes précoces, la vidéoprotection intelligente permet aux responsables de sécurité de prendre des mesures appropriées pour sécuriser un bâtiment, une personne, une installation, un flux de personnes. Il ne s’agit pas de prise de décision automatique, mais bien d’alertes qui servent à signaler des situations potentiellement problématiques.

Cette requête s’inscrit dans la continuité de la loi du 19 mai 2023 relative aux Jeux Olympiques et Paralympiques autorisant à titre expérimental le traitement algorithmique des images de vidéoprotection « à la seule fin d’assurer la sécurité de manifestations sportives, récréatives ou culturelles qui, par l’ampleur de leur fréquentation ou par leurs circonstances, sont particulièrement exposées à des risques d’actes de terrorisme ou d’atteintes graves à la sécurité des personnes ».

La Région Auvergne-Rhône-Alpes – en tenant compte de cette évolution législative et du besoin fondamental de garantir la protection de ses usagers – souhaite expérimenter la vidéoprotection intelligente dans les domaines où elle intervient déjà pour mieux protéger ses usagers :

  • Dans les transports, afin d’améliorer la réactivité et l’efficacité du réseau de vidéoprotection déjà déployé, sous la supervision du Centre régional de surveillance des transports (CRST) de Lyon Part-Dieu, qui peut déclencher une intervention rapide de la SUGE ou d’autres forces de l’ordre.
  • Aux abords et dans les gares, afin de les sécuriser et de permettre, en articulation avec les forces locales de sécurité, une intervention rapide en cas de danger pour la sécurité des voyageurs.
  • Dans et aux abords des lycées, afin d’en sécuriser l’accès et les alentours et de permettre, en articulation avec les forces locales de sécurité, une intervention rapide en cas de danger pour la sécurité des élèves (tentative d’intrusion, jet de projectiles…).

Une expérimentation souhaitée pour une durée de deux ans

Cette expérimentation, liée au maintien à un niveau du plan Vigipirate (de niveau « sécurité renforcée – alerte attentat » ou « urgence attentat »), est demandée pour une durée maximale de deux ans. Ce délai permettra de tester plusieurs solutions opérationnelles et techniques et d’avoir un retour sur expérience suffisant pour proposer, le cas échéant, une généralisation, une pérennisation ou une redéfinition des conditions d’usage de la vidéoprotection intelligente.

La Région demande au Premier ministre une adaptation législative du Code général des collectivités territoriales, du Code des transports et du Code de sécurité intérieure, pour autoriser les Régions, l’État et la SNCF à déployer des dispositifs de vidéoprotection algorithmique sur le périmètre des transports régionaux, lorsqu’elles disposent d’un centre de sécurité adapté, afin de renforcer la protection des voyageurs.

La Région Auvergne-Rhône-Alpes ne souhaite pas une « différenciation » pour son seul territoire, l’ensemble des régions étant soumises aux mêmes enjeux de sécurisation de leurs usagers, dans les transports comme dans les lycées.